Auteur :
FabAlès> créé le 23-03-2013
> révisé le
06-04-2013
Situation géographique
Le Gardon sans nom est l'affluent rive gauche du Gardon d'Alès sur lequel on embarque quand on fait le parcours classique (P2). Il prend sa source sous les contreforts du Signal de Ventalon (1350m). On le localise sur la commune de Saint-Privat-de-Vallongue, en dessous du Col de Jalcreste qui permet d'accèder à la Mimente via la N106. On peut également le rejoindre depuis Vialas ou le Pont de Montvert en obliquant sur la magnifique Route des crêtes (D35) au niveau de la Croix de Berthel. On parcourera alors quelques kilomètres et on tournera à droite entre le Col de Malpertus et le Col de la Baraquette pour accéder à l'embarquement.
Présentation
Sa partie haute lui confère le statut de Gardon le plus difficile! Ce parcours de Haute Rivière est assurément le moins descendu du système des Gardons en raison de sa configuration. Le Gardon sans nom est une rivière engorgée et engagée qui nécessite un faible débit pour le tenter. La fourchette de navigation n'est pas large car il faut éviter de se faire piéger dans ses gorges schisteuses polies aux berges glissantes et abruptes d'où l'on ne peut pas toujours sortir une fois dans le feu de l'action. Il nous offre à mi-parcours un superbe couloir de schiste de haut niveau comportant un grand nombre de seuils aux récupérations compliquées. Bref, les repérages assez faciles des trois sections engorgées sont de fait obligatoires et ils doivent se faire en intégralité lors de la navette pour vérifier qu'elles ne soient pas obstruées par des bouchons d'arbres ou des branches et ainsi gagner du temps lors de la descente sur la pose des sécus.
Alimentation
Pluviale, après un épisode cévenol assez conséquent, et très rarement nivale.
Période favorable
Automne, Hiver, Printemps.
Echelle
L'idéal pour être fixer sur le niveau d'eau est d'aller voir à l'arrivée et d'estimer le débit en amont de la confluence avec le Ruisseau de Conchès (qui est impraticable malgré un débit analogue). Si le rapide scabreux, en amont de la passerelle en bois, passe, alors c'est jouable au-dessus, mais il ne faut pas qu'il y en ait trop non plus, soyez méfiant!
Débit
Entre 1 et 3m3/s grand maximum du fait de la présence de rappels difficiles à sécuriser! Le parcours est très canalisé donc il ne faudra vraiment pas trop d'eau sinon les rappels deviennent très vite puissants et il y aura moyen de se faire des cheveux gris en attaquant le schiste poli et surplombant avec les ongles...
Sources niveaux
Il faut aller vérifier sur place. On peut toutefois calibrer approximativement avec Vigicrues en se basant sur la station de Sainte-Cécile-d'Andorge. Il faut généralement un bon niveau sur la classique du Gardon d'Alès pour descendre cette partie haute. Ce n'est qu'indicatif du fait de la faiblesse de son bassin versant et de l'influence de plusieurs apports en aval, et notamment du Dourdon, qui peuvent s'avérer trompeurs. De manière générale, si le Haut Gardon d'Alès est navigable, le Gardon sans nom l'est certainement aussi.
Niveau temps réél
Vigicrues.
Qualité de l'eau
Comme dans tout le secteur, translucide dans des tons vert et bleu.
Température de l'eau
Tout dépend de la saison.
Risques particuliers
Bouchons d'arbres, branches, rappels, coincements.
Secours
Au Collet-de-Dèze, à Alès et à Florac.
Club locaux
CK des Cévennes.
Bibliographie
Kayak Cévennes Tome 1 de Riton.
Réglementation, accords
Aucun.
Alternatives de navigation
- Alternatives basses eaux : Gardon d'Alès, Mimente, Tarn, Gourdouze, Luech.
- Alternatives moyennes eaux : Haut Gardon d'Alès, Gardon de Saint-Germain, Galeizon.
- Alternatives hautes eaux : Salandre, Haute Mimente, Dourdon.
Auteur :
FabAlès> créé le 23-03-2013
> révisé le
11-11-2017
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Pont de la Vignette
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Passerelle en bois du Gardon sans nom (accessible depuis la rive droite par un sentier de randonnée en amont du Pont de Champernal dans une épingle de la N106)
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Présentation
Où la signification du mot "pissaillou" prend tout son sens! La rivière fait davantage penser à un ruisseau canalisé du fait de son étroitesse. Le Haut Gardon sans nom reste le plus costaud et le plus engagé de tous les parcours du système des Gardons. Le long couloir de schiste poli à mi-parcours lui confère un charme et un cachet de toute beauté mais il en fera réfléchir plus d'un... Un aqualand qui fera monter votre taux d'adrénaline assurément... Avis!
Physionomie
On note plusieurs séries de seuils jamais très hauts mais souvent très enchaînés dans des couloirs schisteux relativement verticaux et glissants sur ce parcours. Certaines étroitures ne passent pas par basses eaux et certaines créent des mouvements d'eau pas très sains par hautes eaux. Il conviendra donc de bien évaluer le débit à la passerelle d'arrivée et lors des repérages. Faut pas que ça ait l'air trop gros sinon de nombreux rappels se forment. Par moyennes eaux, certains seuils auront tendance à garder et il faudra envisager de les sécuriser. Les contres sont nanoscopiques d'autant plus qu'il y a de l'eau.
Logistique
On peut embarquer juste en amont du pont de la Vignette en rive gauche voire peut-être un peu plus haut après repérage pour franchir quelques rapides supplémentaires mais cela reste à confirmer. Depuis la N106 en venant d'Alès, on prendra à droite sur la D29, puis après le Pont situé au premiers tiers du parcours, on continue sur 200m et on tourne à gauche en direction du Col de Malpertus pour rallier le départ. Une navette à pied reste possible via la voie ferrée située en rive gauche mais le portage reste un tantinet physique.
Pour rejoindre le débarquement en venant d'Alès, on suit la N106 jusqu'au Pont de Champernal qui se trouve juste avant une épingle. On passe le pont et on se gare à droite sur un emplacement en terre utilisé par les randonneurs. On remonte alors en rive droite du Gardon sans nom par un sentier de randonnée jusqu'à une passerelle en bois (200m), lieu du débarquement au niveau de la confluence avec le Ruisseau de Conchès.
Paysage
Cévenol. Les gorges sont boisées et encaissées. Le couloir de schiste poli à mi-parcours est absolument remarquable et très très esthétique! Que du bonheur pour les yeux...
Isolement
La vallée semble retirée mais la N106 reste toute proche. Un sentier en rive droite permet de repérer et de sécuriser le couloir de classe 5 situé à mi-parcours. Il peut constituer une bonne échappatoire si le couloir vous rebute. En rive gauche, on trouve plus en hauteur l'ancienne voie ferrée désaffectée qui faisait la liaison entre Alès et Florac et qui a surtout servi pour l'exploitation minière. La carte IGN 2740 ET permettra de ne pas s'égarer en cas de pépin. Les portages sont physiques. Les sécus sont compliquées à mettre en place et nécessitent une bonne organisation. Je dirais que le mieux, c'est d'y aller à 6, scindés en deux groupes de 3, un groupe qui passe et un groupe qui fait la sécu.
Potentiel playboating
Topolinesque.
Durée
3h + 1h de repérage lors de la navette des trois sections engorgées.
Au fil de l'eau
La descente démarre par quelques seuils plus ou moins biscornus qui permettent de s'échauffer et de se mettre dans l'ambiance jusqu'à l'approche du Pont de la D29 qui constitue un bon échappatoire.
Le Pont de la D29 est précédé d'une série de petits seuils dans un mini défilé schisteux (classe 4+) qu'il faut avoir reconnu impérativement lors de la navette. C'est le début des réjouissances ou des hostilités peut-être pour certains...
A la sortie de ce mini défilé, on débouche sous le Pont de la D29 avec un seuil à rappel (classe 4+) qu'il vaudra mieux sécuriser, ce qui s'avère délicat pour l'ouvreur!
Peu après, arrive le clou de la descente : on pénètre dans un couloir de schiste très canalisé et quasi-continu dont l'entrée est marquée par un petit barrage à rappel d'une hauteur d'1m (à assurer). C'est le passage 6. On peut stopper juste en amont. On aura pris soin de repérer par le sentier en rive droite ce couloir d'une longueur de 300m lors de la navette pour prévenir de la présence éventuelle de bouchons d'arbres ainsi que des possibilités d'arrêts intermédiaires (quelques contres sporadiques taillés pour les Liliputiens) afin de mettre en place les sécus possibles. Certains seuils sont de véritables "MUST RUN". Il faut s'organiser mais le programme en vaut la peine : une bonne dizaine de seuils à franchir. Certains rappellent, d'autres sont scabreux. L'un d'eux est suivi d'un bloc syphonnant à la sortie du rappel que l'on peut contourner très difficilement par la droite. En résumé, du très costaud qui mérite réflexion. Le cadre est somptueux, l'enchaînement très technique, du défi en perspective où les risques sont à prendre en considération!
La suite vous réserve encore quelques seuils qui peuvent rappeler sévèrement (classe 4-5 suivant le débit).
Juste en amont de l'arrivée, la troisième section engorgée présente un dernier enchaînement mal pavé et coinçant qui mérite qu'on lui porte attention (classe 4+). Le portage difficile peut s'effectuer par la rive droite. On aura pris soin encore de regarder attentivement lors de la navette.
La passerelle en bois est en vue. On peut franchir un dernier rapide amusant dessous (classe 3) et on débarquera en rive gauche au confluent avec le Ruisseau de Conchès.
En résumé, aucun X absolu mais faites vraiment attention aux troncs toujours possibles, ce qui est miraculeux vu la configuration du lit taillé à même la roche et pas de chute de haut vol. Une descente sans temps morts qui demandera de la prudence du fait de la visibilité réduite dans les couloirs ainsi qu'une bonne maîtrise technique. Souvenirs garantis, un joyau atypique pour les amateurs de terrain d'aventures!
Dernière descente
Deux équipes l'ont descendu au cours des années 2000.
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