CANOË-KAYAK
Benoît Peschier en eau calme
LE MONDE | 31.12.04 | 13h33
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Le titre olympique n'a pas chamboulé le quotidien de ce champion discret.
Les plateaux de télévision qui s'ouvrent à vous, les autographes que l'on signe à tour de bras, les sponsors qui grouillent, l'argent qui tombe facilement... De tous ces attributs supposés constituer le quotidien post-olympique d'un médaillé d'or, Benoît Peschier n'en a goûté aucun. Sportif inconnu du grand public avant sa victoire dans l'épreuve du slalom des Jeux d'Athènes, le 20 août, ce kayakiste de 24 ans pagaie à nouveau gaiement dans les grandes eaux de l'anonymat.
Ce qui n'est pas pour le déranger. "Je préfère rester discret, tranquille, c'est ma nature, dit-il. Je crois que cela me pèserait d'être sollicité en permanence." En dehors de son Ardèche natale où "beaucoup de gens lui - ont dit qu'ils - l'-avaient regardé à la télévision", Benoît Peschier avoue n'avoir été reconnu par personne dans la rue.
Mais dans les airs, si : "Un jour, dans un avion, un steward m'a dit qu'il savait qui j'étais. Il faut dire qu'il était lui-même kayakiste... Mais à part lui, non : personne ne m'a reconnu depuis les Jeux",avoue-t-il.
Moins d'un mois après son sacre athénien, le fils de Claude Peschier - qui fut champion du monde de kayak en 1969 - est retourné vivre à l'Institut national du sport et de l'éducation physique (Insep), dans le bois de Vincennes, tel un banal apprenti champion. Il y partage une chambre double avec un ami véliplanchiste et y prépare ses examens, dans l'espoir de devenir professeur de sport.
Son titre olympique l'ayant exonéré des qualifications pour les championnats d'Europe et du monde, qui auront lieu en juin et octobre 2005, Benoît Peschier peut se consacrer pleinement à ses études. Avec l'assurance de n'être importuné par personne. "Même à l'Insep, je passe inaperçu", assure-t-il.
Son agenda de champion olympique, Benoît Peschier l'a occupé de manière assez simple. Après avoir été le héros d'une "grosse fête" à Vallon-Pont-d'Arc, l'enfant de ce village ardéchois - 2 000 habitants, 3 000 pour l'occasion - a notamment consacré son temps à représenter la Fédération française de canoë-kayak (FFCK) sur diverses manifestations, comme le Salon nautique.
Là et ailleurs, à son grand dam, le vainqueur d'Athènes a dû s'expliquer... sur les raisons de sa victoire. Le 20 août, c'est en effet le triomphe d'un autre kayakiste français qui était attendu dans les eaux salées du bassin d'Hellinikon : l'Orléanais Fabien Lefèvre, champion du monde en titre et chouchou des médias avec sa gueule d'ange et sa langue bien pendue.
Tapi dans l'ombre de son coéquipier et rival (qui finira troisième de l'épreuve olympique), Benoît Peschier avait alors fait mentir les pronostics en réalisant deux manches parfaites. Presque trop parfaites : "En rentrant d'Athènes, beaucoup de gens m'ont dit que ma médaille d'or était une surprise, raconte-t-il. L'entendre une fois, ça va... Mais au bout de la dixième fois, ça devient agaçant. J'ai dû expliquer que cela faisait douze ans que je rêvais de ce titre et que je n'avais rien laissé au hasard dans ma préparation pour essayer de le gagner." Redevenu Parisien malgré lui, à cause de ses études, Benoît Peschier a également repris l'entraînement, principalement sur la Marne. Mais sans réelle motivation. Les championnats de France, début octobre, l'ont vu terminer "à la cinquième ou sixième place", hasarde-t-il.
Attendu au tournant, le slalomeur sait que le plus dur, évidemment, l'attend. "Les compétitions à venir vont être difficiles. J'entends déjà les gens dire : "Comment ça se fait que tu ne confirmes pas ?" Je me suis préparé à ces réactions, elles sont dans un coin de ma tête", explique-t-il."Ceci étant, poursuit-il, il va bien falloir que je retrouve un niveau d'implication similaire à celui qui a accompagné toute ma préparation avant Athènes. Il faut que je reparte sur un projet, avec une motivation renouvelée. Il me faut trouver quelque chose, un truc..."
La défense de son titre, à Pékin en 2008, peut-elle être ce "truc"? "Oui, répond-il. Rien ne pourra plus me motiver que l'idée de participer à nouveau aux Jeux." Sa médaille d'or, pour l'heure, a tout de même largement amélioré son ordinaire. En revenant de Grèce, Benoît Peschier a finalisé deux contrats de sponsoring. Presque un record pour une discipline à l'éclairage médiatique assez confidentiel.
Le premier, avec le concessionnaire Citroën d'Aubenas (Ardèche), lui permet de bénéficier d'une voiture gratuitement, à l'année. Le second a été signé avec Eberhardt, une entreprise alsacienne qui importe des réfrigérateurs. Une marque que Benoît Peschier représente désormais en échange de 10 000 euros hors taxe par an.
Comparée aux montants en vigueur dans le sport professionnel, cette somme peut paraître dérisoire. "Pour moi, c'est énorme !", affirme le slalomeur. Et peu importe si on ne voit pas bien le rapport entre des réfrigérateurs et le sport en eau vive. "Il n'y en a pas, assure Benoît Peschier. Mais le directeur commercial de cette société est un ancien kayakiste."
Frédéric Potet
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Tony Estanguet chargé d'étude par le ministre
Comme en 2000, après son premier titre de champion olympique, Tony Estanguet a vécu un après-Jeux assez chargé en revenant d'Athènes avec une nouvelle médaille d'or, obtenue dans l'épreuve du canoë monoplace. Le Palois avoue "ne pas avoir vu trop le jour pendant trois mois" et "avoir aujourd'hui deux mois de courrier de retard" en raison des nombreuses invitations auxquelles il a répondu. L'une de ces sollicitations sort toutefois du lot : le ministre des sports, Jean-François Lamour, vient en effet de lui commander une étude sur les sports de nature pratiqués en dehors du cadre des fédérations. Ce travail, qui devrait lui prendre deux ans, sera réalisé dans le cadre d'un mastère de management et de marketing sportifs au sein de l'Essec, l'école de commerce qu'il a intégrée à la rentrée.
En ce qui concerne la compétition, le double champion olympique entend faire de 2005 une année de réflexion et d'anticipation en vue des Jeux de 2008 : "L'année qui suit un titre est la seule où l'on peut imaginer la manière de naviguer qui sera la plus efficace dans quatre ans pour espérer l'emporter."
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 01.01.05
en espérant que personne m'a devancé et surtout regardé la date en bas de la page.
benoit et tony pour pekin 2008
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