Article médical sur l'incidence + gravité de la leptospirose en France métropolitaine:
Severe leptospirosis in non-tropical areas: a nationwide, multicentre, retrospective study in French ICUs.
Miailhe AF, et al.
Environ 40% des patients présentant une leptospirose en France métropolitaine sont admis en réanimation. La mortalité est néanmoins inférieure à 10%.
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Rationnel : Des données sur les formes sévères de leptospirose tropicale ont été récemment publiées par les réanimateurs de La réunion. Sans explications claires, en zone tempérée comme en Europe ou en France, une incidence croissante de la maladie a été constatée. Il est donc important de préciser au mieux l’état de nos connaissances, d’où l’idée de cette étude multicentrique française.
Méthodes : Etude rétrospective entre Janvier 2012 et Septembre 2016 dans 95 services de réanimation de France métropolitaine. Les buts de l’étude étaient d’identifier l’incidence, les facteurs de risque, la présentation clinique et le pronostic des formes sévères nécessitant une admission en réanimation.
Résultats : Pendant la période étudiée, 394 cas de leptospirose ont été constatés et parmi eux 160 (40%) ont nécessité une admission en réanimation. Il est à noter qu’un tiers des services participant n’ont eu aucun cas à prendre en charge. Les patients étaient majoritairement des hommes (91%) et l’âge médian était de 54 ans. Le SAPS II et le score SOFA médians étaient respectivement de 40 et 11. Des facteurs de risque ont été identifiés chez 95% des patients (contacts avec animaux, activités à risque avec notamment contact avec l’eau contaminée). Selon la présentation clinique, les auteurs ont différencié 4 types de leptospirose: les formes modérément sévères (21%) avec des défaillances d’organes modérées (SOFA d’organe <2) et une mortalité faible (1%), les formes hépatorénales (63%) avec une mortalité de 9%, les formes neurologiques peu fréquentes (5%) mais très sévères (mortalité=37,5%) et les formes pulmonaires (11%) avec 6% de mortalité.
Conclusions : La leptospirose est une cause rare d’admission en réanimation en France métropolitaine. La mortalité est plus faible qu’attendue au vu des scores de gravité d’entrée. L’identification de formes cliniques plus évocatrices pourrait aider à suspecter plus aisément cette pathologie rare.
Selon les auteurs, cette série est la plus importante à propos des cas de leptospirose admis en réanimation et la première concernant les zones non tropicales. L’identification de types spécifiques selon la nature prédominante des dysfonctions d‘organes paraît intéressante. A l’exception des formes neurologiques, la faible mortalité est notable.
L'article en question (en anglais) :
https://sci-hub.tw/10.1007/s00134-019-05808-6