Le point d'embarquement se choisit en fonction du niveau d'eau, la présence du canyon engagé au niveau du Pas du Frou imposant la prudence. Ce court canyon d'environ 500 m n'est pas difficile, mais est piégeux. Deux kayakistes de la région s'y sont noyés en août 2006 par basses eaux et une quasi noyade s'était produite par fortes eaux quelques années auparavant. Par fortes eaux on embarquera donc en aval du canyon, par moyenne et basses eaux on pourra choisir d'embarquer en amont, sachant qu'une fois en bas, les conditions rencontrées peuvent conduire à renoncer à s'engager (ce qui implique un portage difficile d'au moins 30 minutes pour sortir la gorge et l'abandon de la descente à cet endroit). Le canyon est praticable pour reconnaissance en randonnée aquatique à l'étiage : évaluer moins de 1 m3/s.
Embarquement 1, Saint-Pierre d'Entremont (celui le plus à l'ouest, en Isère, pas en Savoie) : le parcours ferait alors 10 km. Il y a sûrement de gros portages proches du départ, suivis d'une grosse chute encaissée. A voir. Après la passerelle posée sur la conduite forcée qui traverse la rivière on approche de l'usine hydroélectrique, la rivière s'encaisse avec une série de gros rapides comportant des siphons (voir ci-dessous).
Embarquement 2, en amont du canyon du Pas du Frou : au village du Planey, prendre le chemin qui descend le long du ruisseau, au niveau de la maison. Suivre ce chemin jusqu'à une passerelle posée au dessus de la conduite forcée : traverser et une fois en rive D il suffit de continuer jusqu'à l'usine hydroélectrique. On pourrait embarquer à ce niveau mais attention, il sera difficile de débarquer pour reconnaître et on se retrouvera environ 200 m en aval face à un passage siphonant qui peut être infran suivant le niveau. On peut éviter cette courte série de rapides en embarquant juste à l'entrée du canyon, en suivant le sentier qui passe le long de l'usine (à sa D) et permet de contourner le gros verrou rocheux. Au bout du sentier on descend par un ruisseau pour embarquer en aval du siphon, à quelques mètres de l'entrée du canyon. Compter en tout une demi-heure de portage depuis la voiture.
Arrivé au niveau du canyon du Pas du Frou il faudra examiner soigneusement l'entrée :
- Si la berge rive D n'est pas praticable à pied juste avant le rétrécissement alors c'est qu'il y a trop d'eau. Vous ne devriez même pas être là si vous avez consulté l'échelle de niveau à l'arrivée. Le contournement du canyon par la rive D est a priori impossible, il faut remonter par le chemin d'accès à l'usine hydroélectrique. Par fortes eaux un kayakiste a failli se noyer dans la deuxième moitié du canyon à cause d'un phénomème de rappel horizontal.
- Si la cascade située en rive G juste derrière le rétrécissement présente un fort débit et qu'elle forme un rideau barrant la rivière alors il y a un risque de voir se former - en particulier par basses eaux -
un mouvement d'eau en surface entre le rétrécissement et la cascade, capable de pièger les kayakistes qui s'engagent. Une fois passé le rétrécissement il devient impossible de traverser la cascade (le courant de surface remontant vers l'amont) et il est également impossible de revenir en arrière. L'eau s'écoule par le fond. Cette configuration présente un piège mortel, et la présence d'une résurgence à la base de la paroi au niveau de la cascade vient encore compliquer la chose.
Avant l'accident d'août 2006 ce canyon a été parcouru de nombreuses fois. Pour résumer, les cas de figure défavorables sont fortes eaux ou cascade débitant fort en particulier par faibles eaux. A la connaissance des rédacteurs de ce topo le canyon n'a pas été parcouru depuis, sauf quelques jours après l'accident et en randonnée aquatique par niveau minimal. Notez aussi que le canyon se trouve en aval de la sortie de l'usine hydroélectrique...
Une fois entré dans le canyon celui-ci ne présente pas, par niveau bas et moyen, de difficultés particulières; on trouve quelques rapides de classe 3 séparés par des biefs. L'ensemble fait un peu plus de 500 m de long et la largeur se réduit parfois à moins de 3 m. Portages et reconnaissances sont impossibles, les parois sont verticales et glissantes. S'il y a des arbres tombés (cas déjà rencontré) il faudra faire avec... A noter que d'autres cascades arrivent dans le canyon, et comme pour celle située à l'entrée leur débit n'est pas forcément corrélé à celui de la rivière, le terrain étant un vrai gruyère.
Après le canyon, planiol et on arrive à un gros rapide. La première partie du rapide est composé d'un seuil (planté d'un grand tronc) avec une mauvaise réception; portage rive D.
Embarquement 3, en aval du canyon du Pas du Frou : du parking on traverse la clairière et on suit le chemin forestier plat pendant environ 10 minutes. Arrivé au niveau d'un ruisseau (à sec, il ressort 50 m en dessous) dans une courbe à G on peut descendre directement à la rivière : compter encore 10 minutes de portage raide et glissant.
C'est l'embarquement recommandé pour une première du Guiers Vif. (Alternative : continuer sur le chemin forestier qui finit par descendre jusqu'à la rivière, on se retrouve alors un peu en aval du canyon du Pas du Frou et juste en amont du gros rapide signalé ci-dessus.)
A partir de là plusieurs beaux rapides sans difficultés insurmontables (classe 3 et 4), mais à traiter avec circonspection. Certains rochers sont affouillés et par basses eaux présentent des risques de coincement. La présence de bois dans le lit est fréquente et peut parfois obliger à des portages difficiles. Au moins 2 rapides sont à franchissement obligatoire, dont le dernier dans la gorge de l'Echaillon. Mention particulière en ce qui le concerne : c'est le plus long et le plus difficile (à partir de l'embarquement 3), on ne peut pas en reconnaître le début. L'entrée se fait généralement par la D avec très peu de visibilité (par la G quelques blocs siphonnent plus ou moins) et il faut débarquer dès que possible pour examiner la sortie qui collecte régulièrement du bois. On peut éviter ce dernier rapide à condition de sortir suffisamment tôt : repérer le chemin avant la descente, en partant du parking de l'arrivée près du lavoir (plusieurs itinéraires flêchés).
Après un dernier couloir visible à pied depuis le pont romain on passe sous le pont routier et on descend quelques centaines de m de plus pour débarquer en amont d'un barrage-seuil. Pour se simplifier la vie il est possible de débarquer en rive D juste après le pont. On se retouve alors dans une propriété privée. Le riverain aime bien les kayakistes et tolère leur passage. Pensez à refermer la petite barrière derrière vous si vous l'avez trouvé fermée.
Les gros pavés légendaires juste en amont du pont routier servaient autrefois de repère de niveau d'eau (fortes eaux s'ils sont recouverts) mais maintenant il existe une échelle sur le pilier rive D du pont.
Les embarquements cités sont assez arbitraires, il y en a d'autres.
Voir tous les commentaires