Introduction
Les Gorges du Château de Saint-Bonnet sur la Basse Salindrenque sont l'intermédiaire cévenol en terme de difficultés techniques entre le Haut Tarn et la Dourbie, ce qui n'est pas rien! Il faudra aborder ce parcours avec sérieux du fait de son engagement et de son encombrement. On se méfiera notamment de plusieurs syphons, des risques de coincements et de quelques rappels qui deviennent d'autant plus violents lorsque le niveau s'élève.
Physionomie
Après le portage du barrage X au départ, on entre dans les gorges. Le lit s'écoule sur un socle de roche mère granitique qui rappelle les Gorges de Sainte-Hélène sur le Haut Lot. Seule différence et pas des moindres, le lit est parsemé de boules de granite qui sont parfois syphonnantes à l'image du Vecchio en Corse.
Pente
50m environ mais les rapides dans les gorges sont concentrés sur un seul kilomètre, ce qui donne une forte dénivellation finalement.
Logistique
On embarque 50m en amont du Pont de la Baraquette en rive gauche. Depuis la confluence avec le Gardon de Saint-Jean, l'accès au pont se fait par la D57 puis la D39. En venant du bas de la vallée, c'est facile de trouver ce pont car c'est le premier sur la départementale qui passe de la rive gauche en rive droite. Pour se garer, on prendra la piste à droite avant le pont puis on laissera les véhicules sur la gauche au niveau d'une aire qui permet d'accéder à l'eau.
On débarque au Pont de Mogador à droite en amont du barrage X. Ce Pont est accessible au niveau de Calviac où on quitte la D57 située en rive gauche pour le rejoindre.
Paysage
Les gorges sont jolies et typées cévenoles. Le Château de Saint-Bonnet les surplombe en rive droite. On ne peut cependant le voir que lors de la navette (ça vaut le coup d'aller y jeter un oeil d'ailleurs car il a été superbement rénové). Toutefois, l'engagement et la difficulté du parcours ne vous laissent pas vraiment le temps de vous laisser aller à la contemplation. Restez concentrés car les rapides encombrés vont crescendo du plus facile (4+) au plus difficile (5+). Sur ce parcours le passage suivant est toujours un cran au-dessus de celui qui le précède.
Isolement
La route est proche mais la pente des berges et les bartasses rendent l'accès à la rivière impossible ou éprouvant physiquement seulement à quelques endroits... Les sorties sont à considérer comme problématiques une fois l'équipe engagée dans les gorges.
/!\ Précision importante, par grosses eaux, le chaos final devient de la classe 6. Il vaut mieux dans ce cas sortir difficilement en rive gauche (comptez alors entre 20 et 30 minutes pour franchir les bartasses, gravir et redescendre le champ à la sortie des Gorges), plutôt que d'y rester! Les risques sont multiples sur ce long passage et occasionnent un réel danger (rappels, syphon et coincements). De toute façon par gros niveau, une fois le bougre en visu, on ne se pose pas trop la question de son franchissement...
Potentiel playboating
Involontairement éventuellement...
Au fil de l'eau
On embarque rive gauche 50m en amont du Pont de La Baraquette. Après le Pont, débute une retenue de quelques centaines de mètres qui permet de s'échauffer à l'approche des hostilités. Ce premier barrage est infranchissable et se porte par la rive gauche. Il marque l'entrée des Gorges du Château de Saint-Bonnet.
On attaque direct par un premier enchaînement (4+) à repérer par la rive gauche lors du portage du barrage.
Le rapide suivant comporte deux bras, il faut prendre celui de droite en ayant vérifier par la rive droite qu'il ne soit pas obstrué par des branches, la végétation étant importante à cet endroit. Le bras de gauche occasionne un rapide chaotique particulièrement mal pavé dont le franchissement relève du stock-kayak. Dans le bras de droite, la rivière se scinde à nouveau en deux bras et il faudra prendre celui de gauche cette fois car celui de droite nous a paru infranchissable.
Ensuite plusieurs passages de classe IV-V vont se succéder. Le premier se repère par la gauche et les trois suivants par la droite. Globalement, plus on pénètre dans les gorges et plus les rapides deviennent longs et difficiles. Attention aux syphons, aux coincements et à la présence toujours possible d'arbres (sécus conseillées).
On approche alors du chaos terminal en 5+ (voire 6 si le niveau d'eau est élevé) d'une longueur de 150m environ, relativement mal pavé et dont le repérage minutieux (rappels et syphons suivant le niveau d'eau) est fortement conseillé lors de la navette avant toute tentative. Le portage est parfaitement possible, il est physique et il faut compter 20 à 30 minutes environ du fait de la végétation (bartasses) et de la pente de la berge en rive gauche. La route suit constamment la rivière en rive gauche mais elle reste difficilement accessible à certains endroits, ce qui ajoute à ce parcours un caractère engagé en plus de l'encombrement.
A la sortie des Gorges, un second barrage est sautable par la gauche selon le niveau. Le troisième barrage 50m en amont du Pont de Mogador est infranchissable. On débarque donc en amont en rive droite pour rejoindre les véhicules.
Dernière descente
Automne 2011.