Plusieurs raisons m'ont poussé à cela :
- cet accident a été évoqué à plusieurs reprise sur le forum d'eauxvives.org,
sans que l'on puisse véritablement apporter des éléments concrets faute de
savoir exactement ce qui s'était passé. Le risque est alors grand de raconter
tout et n'importe quoi.
- Certains compétiteurs de haut niveau pensent que les accidents n'arrivent
qu'aux touristes non formés à l'eau-vive ou jugent inutile le port de gilet
harnais et de chaussons néoprène (pour soit disant éviter les coincements
comme Amélie), ce qui me paraît aberrant.
- Signaler que les bassins aménagés pour la pratique de l'eau-vive, semi
artificiels ou complètement artificiels, présentent les risques inhérents à l'eau-vive,
et ne doivent pas faire l'objet d'une sous estimation particulière, même si on
les pratique au quotidien.
- certaines personnes du club de Lionel voulait que l'on parle de sa
condamnation. Lionel était favorable pour monter un dossier constructif sur
l'accident; nous attendons un témoignage de sa part. J'avais moi même émis le
souhait sur le forum que l'on parle plus de la jurisprudence en canoé kayak
pour essayer de cerner à quoi s'expose l'encadrement en cas d'accident. A la
lecture du jugement du tribunal de Gap du 28/11/2002, on peut voir que le non
respect de l'arrêté de mai 1995 a failli coûter cher à Lionel.
- il semble que depuis l'accident, de bonnes actions ont été entreprises à
la FFCK, mais que ces actions restent trop sporadiques et devraient être
généralisées au niveau de chaque comité départemental afin qu'une mobilisation
autour de la sécu en eau vive soit entreprise. Des formations ont été menées à
l'initiative de certains clubs (CKC Annecy par exemple), mais restent trop peu
nombreuses.
- je ne pouvais décemment évoquer l'accident d'Amélie sans l'approbation de
la famille : j'ai reçu un écho très favorable. Non seulement la famille
souffre de l'accident de leur enfant mais elle a aussi beaucoup souffert de la
"chape de plomb" fédérale qui a suivi. Avant la plainte, le courrier adressé
par la maman d'Amélie à CKM était vibrant et appelait à une plus forte
mobilisation fédérale; la réponse de Daniel le numéro suivant (avec la
préconisation tête la première dans un rapide) ne m'avait pas convaincu, et
reste en contradiction avec les positions sécus qui sont enseignées encore
aujourd'hui
- il est indispensable d'apprendre à ne pas marcher en eau vive à nos
jeunes et moins jeunes, mais il y a une phase transitoire où le mauvais
réflexe, celui par exemple de se relever en sortant de son bateau pour
respirer est toujours possible. Amélie ou d'autres ont pu ou pourront par
panique se retrouver coincés dans cette phase là. Pour réussir à dégager ces
personnes, il y a peu de temps disponible, les techniques ne s'improvisent pas
et chaque seconde compte. Les initiateurs et les moniteurs devraient être
formés à ces choses là, ainsi que les compétiteurs (et tout pratiquant en eau
vive d'ailleurs) pour pouvoir contribuer à un sauvetage le jour venu
- Essayons de faire progresser les comportements sans enlever les plaisirs
de ce sport. Si vous ne l'avez pas encore fait, lisez le doc de Jean Lamy
Pédagogie du risque
, tout y est exposé de manière on ne peut plus limpide. Le risque 0
n'existe pas, personne n'est parfait et l'accident est toujours possible ;
mais avec plus d'anticipation de tous et de formation, Amélie, elle, aurait
peut être pu s'en sortir. Oeuvrons tous ensemble pour qu'il n'y ait plus
d'accident de la sorte !
Nota : à la lecture du guide canoé+ 2004 p37, on voit se dessiner une
nouvelle mouture des pagaies couleurs, avec un accent mis sur la sécurité,
puisque dès le niveau pagaie verte, des préconisations pertinentes sont données
sur le thème "aisance aquatique - bien nager" en rivière. Le dossier d'Amélie
pourra donc servir d'exemple à tous les formateurs pour insister sur ce
point-là.
Amélie Seubille, 16 ans, est décédée sur le bassin de l'Argentière-la-Bessée
le 4 juillet 1999, la jambe piégée dans un enrochement, à quelques mètres de la
berge, au cours d'un entraînement slalom avec son club.
CKM aout septembre 2000 :
Lettre de Mme Chantal Seubille (avec l'autorisation de CKM)
CKM octobre novembre 2000 : Lettre de
Daniel Bonnigal à Mme Chantal Seubille (avec l'autorisation de
CKM)
Le jugement du 28 novembre 2002
L'arrêté du
04 mai 1995 et son
guide de
lecture (FFCK) |