Présentation
Ce parcours secret, sauvage et surtout peu connu mérite assurément une plus grande reconnaissance. Les rapides d'une densité et d'une qualité exceptionnelle s'enchaînent les uns après les autres dans un cadre somptueux, lui confèrant le rang de perle cévenole. A mi-chemin entre la Salindrenque et le Haut Tarn en terme de difficultés, la Haute Ganière nous offre un parcours de Haute Rivière, certes capricieux en terme de niveau d'eau, mais qui vous tiendra en haleine jusqu'à l'arrivée. Une magnifique descente!
Physionomie
La rivière traverse des gorges méandriques schisteuses régulièrement coupés par des barres rocheuses occasionnant de superbes passages. La végétation envahit le lit dans les intermèdes plus calmes mais ne gène pas vraiment la navigation. On relève la présence de nombreux seuils avec des drossages dans ces étroits caractéristiques des failles schisteuses. Mais les passes sont généralement saines et les réceptions bonnes. Des contre-courants permettent de fractionner les rapides les plus longs. La rivière est cependant très manoeuvrière et l'utilisation de bateaux courts est vivement conseillée sinon gare aux billes en têtes. A noter que les reconnaissances depuis les berges sont relativement simples.
Logistique
On embarque au Pont de Perriès. La navette est longue et compliquée. Il est grandement conseillé de se munir de la carte IGN Top 25 2839 OT "Bessèges-Les Vans-Vallée du Chassezac" pour ne pas se tromper. C'est un véritable jeu de pistes pour le co-pilote.
Le parcours peut être scindé en deux, la passerelle de Murjas constituant la seule échappatoire possible. A ce niveau, un sentier assez raide mais empierré permet de rejoindre le hameau situé sur la rive gauche. La montée n'est pas très longue mais physique du fait de la pente.
On peut débarquer rive droite en amont ou en aval du Pont de Gournier, tout dépend si on a la foi pour franchir les deux derniers seuils à rappels qui nécessitent une sécu.
Paysage
A couper le souffle, la Haute Ganière est une splendeur cévenole authentique! Le parcours traversent des gorges boisées, sauvages et profondes taillées dans le schiste. Ces gorges arborent à certains endroits des "faïsses" ou "bancels". Il s'agit de ces petites terrasses cévenoles, autrefois cultivées et aujourd'hui abandonnées, sur lesquelles la nature reprend ses droits.
Isolement
Les sorties sont difficiles et éprouvantes physiquement (bartassage dans le maquis cévenol garanti). Il est possible au bout de 6km de sortir en rive gauche au niveau de la passerelle de Murjas pour rejoindre le hameau pour ceux qui rencontreraient des difficultés.
Potentiel playboating
Topolinesque.
Au fil de l'eau
Au départ, la descente s'anime très progressivement par de la classe III-IV qui permet un échauffement très agréable avec des portions en sous-bois.
Puis au bout de 3km et jusqu'à la passerelle de Murjas (km 6), les passages vont s'enchaîner avec peu de temps morts. Les reconnaissances et les sécus adéquates sont évidemment conseillées.
Vers le km 5, à l'endroit le plus engorgé, dans une courbe de la rivière vers la droite, une série de rapides caractéristiques et très photogéniques annonce le premier passage 6. C'est le quatrième, que l'on peut porter par la rive droite. Il s'agit d'un toboggan qui se déverse verticalement dans une faille peu accueillante. Giclée main gauche avec incidence droite prononcée obligatoire sinon c'est la rouste et l'hôpital garanti.
Plus bas, un mauvais seuil dans un étroit en équerre vous fera réfléchir (reconnaissance et/ou portage facile rive droite).
50m en aval de la passerelle de Murjas, un seuil puissant (classe 5) pousse contre la paroi de droite. Le repérage est là encore obligatoire. On le forcera avec une incidence gauche prononcée associée à une bonne vitesse et à une giclée main droite.
Ensuite jusqu'à l'arrivée, plusieurs seuils et enchaînements dans des couloirs de schiste plus engagés qu'en amont de la passerelle vont nécessiter de bons placements.
Environ 1km en aval de la passerelle de Murjas, on sera vigilant à l'approche du deuxième passage 6. Le stop à gauche en amont n'est pas immense donc prenez vos dispositions pour ne pas l'enchaîner à vue et en groupe. L'étroiture d'entrée est particulièrement malsaine, coinçante, et elle débouche sur un couloir très étroit présentant un seuil à rappel dont la paroi de droite à la réception est creuse. Le portage se fait naturellement par la rive gauche et il est fortement conseillé.
A l'arrivée, on peut débarquer en amont du pont et de 2 seuils à rappels en rive droite, ou les franchir si on a encore le jus nécessaire. Attention roche immergée à gauche à la réception du premier et cavité dans la paroi de droite à la réception du second. On peut également débarquer en aval du pont à droite.
J'ajoute que de nombreux rapides ne sont pas décrits car les dangers y sont moindres, mais attention par hautes eaux aux rappels. Il existe une limite maximale en terme de niveau d'eau pour ce parcours.
Dernière descente
26 Décembre 2013.